Reportage

Ski

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Randonnée en région de Chamonix février 2020

Fiche événement: Lien sur la page

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Belle fenêtre de tir entre deux périodes perturbées…

Pratiquée hors espaces sécurisés, à l’instar toutes autres activités sportives de haute montagne, la randonnée ski est intimement dépendante des conditions de terrain et météorologiques. Ainsi, il n’est pas rare que la situation justifie le renoncement d’un projet. Ce fût le cas concernant le 3ème épisode de notre volet Ski Tonic. Des conditions climatiques incompatibles sur les massifs Savoyards nous ont conduit à devoir reporter la sortie. Initialement prévue les 1 et 2 février, elle a finalement été différée au weekend suivant.

En proie à un mode de vie plutôt alambiqué, il n’est pas toujours facile de devoir improviser la reconduction d’une sortie fut-elle sportive, à fortiori alpine. Aussi, avons-nous malheureusement perdu Christophe et Benoit dans l’opération, néanmoins récupéré Loïc qui lui, n’a pas été contrarié outre mesure par les effets induits de la tempête ayant sévi sur les massifs Alpins ce premier weekend de février...
C’est alors à cinq courageux randonneurs que nous nous sommes lancés de région parisienne sur la route de Chamonix un vendredi après midi de départ de congés d’hiver Parisiens, et celà, en dépit des prévisions plutôt sombres de notre rusé grand bovidé ruminant des steppes nord américaines.... Courageux, certes, néanmoins un brin insouciants, donc !…

La chance a voulu que ce weekend fût placé entre deux épisodes climatiques particulièrement perturbés. Oasis de quiétude et d’ensoleillement, nous offrant deux belles journées et un manteau neigeux de qualité, les éléments ont été cette fois particulièrement cléments en notre endroit.
Pour être honnêtes, précisons qu’en l’occurrence, nous ne devons la pratique de neiges excellentes qu’à l’expertise avisée et professionnelle de Nicolas, notre guide, qui a su nous trouver les bons versants compte-tenu d’une situation de terrain particulière, plutôt complexe. Les jours précédents, le domaine a été martyrisé par les brusques variations de température d’amplitudes inhabituelles, les alternances de pluie, de neige, les assauts d’une tourmente particulièrement soutenue. Résultat, sur certains secteurs, la neige qui avait recouvert les faces vitrifiées par la pluie suivie d’un regel sévère, a été littéralement balayée par le vent. Pour simplifier (beaucoup), celui-ci soufflant de gauche à droite (c’est bien connu, et toujours à cause de Coriolis !), la neige a quitté les versants côté Mont-Blanc-Argentière, pour aller plâtrer les faces côté Aiguilles rouges… Vous me suivez toujours ? Du coup, sauf à exceller dans la technique du patinage artistique, les itinéraires d’Argentière et de la Mer de Glace, laquelle n'ayant de fait jamais aussi bien justifié son appélation, étaient à proscrire. C’est donc naturellement en face, de l'autre côté de la vallée, plus précisément sur les secteurs de Valorcine et Finhaut, que nous sommes allé trainer nos Podfoks, avec, outre la qualité de terrain agrémentée d’une neige abondante, douce, légère et manœuvrante, le bénéfice d’un panorama exceptionnel sur le massif du Mont Blanc… Quel bonheur !...

Voici en quelques mots, le déroulé de nos deux jours de randonnée. Samedi : Départ à skis de Le Couteray (1350 m) sur la commune de Vallorcine en France. Montée vers le Val de Tré les Eaux jusqu'à 1700m. A ce stade, surpris par la chaleur, le risque d'avalanche nous a conduit à changer de vallon. Nous rejoignons alors le vallon de Loriaz, montons au Col de la Terrasse (2648m) par son versant Est en France. Descente sur le versant Suisse de ce col en passant par la Gorge de la Veudale, le barrage d'Emosson, la Gorge des Golettes et ensuite la route jusqu'au village de Finhaut (1350m) en Suisse. Suivent 20 minutes de marche jusqu'à la gare d’où nous prenons un train pour Vallorcine où nous attend notre véhicule. Balade remarquable et variée sur un dénivelé positif global de 1300 m. Epilogue heureux de cette magnifique journée, un dîner au restaurant Indien Annapurna à Chamonix. Restaurant Indien ?! En Savoie !? Cette petite digression culinaire Asiatique nous aura en tout cas subtilement épargné le sempiternel repas Savoyard … A refaire à l’occasion.
Dimanche, balade d’itinéraire sensiblement plus trivial, ce qui n’en atténue en rien l’intérêt technico-jubilatoire: Départ de Finhaut (1350 m) montée par Fenestral au Col du Bel-Oiseau (2553m). Observant le parcours menant au sommet de Bel-Oiseau littéralement vitrifié, par crainte d'une mauvaise glissade ornementée d’un généreux saut de barres rocheuses, situation que les professionnels définissent avec l’esprit d’euphémisme qui les caractérise, « à forte probabilité létale », nous renonçons humblement à cette ultime étape sommitale. A l'issue d'un pique nique panoramique de tout premier ordre, nous redescendons comme prévu par l'itinéraire de montée. L’atteinte du sommet ayant valeur symbolique toute relative, y avoir renoncé n’aura en aucun cas entamé l’intérêt de cette magnifique balade. Dénivelé positif de la journée, 1200 m effectif, pour 1300 m estimé avec le sommet. Largement de quoi nous calmer, d'autant qu'il convient d'en "garder sous le pied" pour le retour, histoire de rester en capacité de manier la pédale d'accélérateur jusqu'en région Parisienne...

Et voilà notre affaire rondement menée ! Encore deux belles journées sportives trop vite passées. Le caractère furtif de l’événement serait d’ailleurs le seul grief que nous pourrions lui opposer. Et puis, en comptant Nicolas notre guide au tempérament si « bon publique » ( c’est en effet un des rares professsionnels à nous avoir proposé de nous payer pour skier en notre compagnie, tant il est agréable de nous fréquenter… ), c’est six personnes supplémentaires depuis le début de saison à qui le programme ski Oxygène PSA a su donner le sourire. En joignant celles-ci aux effectifs des sorties précédentes, on observe qu’à mi-saison, la somme d’individus sévèrement zygomatico-sollicités s’élève désormais à 90 tout rond. Belle performance ! La preuve que notre usine à bonheur fonctionne à fond !... Le chiffre d’affaire s’envole. Ici, pas de licenciements, de délocalisations scélérates ou de fermetures en perspective …

A bientôt.
Chonch’