Reportage

Ski

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Freeride La Grave janvier 2019

Fiche événement: Lien sur la page

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Radical changement de cap ...

 

Pour la troisième année consécutive, la sortie dite La Clusaz aura été organisée … à La Grave. Cette réorientation de dernière minute a en effet été motivée par des conditions de terrain de début de saison incompatibles avec la pratique du ski hors piste sur le secteur des Aravis. Il s’agit d’un plan de repli désormais  bien réglé proposé par Snowlegend , sans lequel l’alternative aurait été l’annulation pure et simple de la sortie. Et l’avenir nous a encore une fois montré que c’eut été bien dommage!...

Pour certains, ce changement subit de cap n’entraine pas de réticence. Bien au contraire. Pour d’autres, La Grave fait effet d’épouvantail. Ainsi, cette décision, comme à chaque fois, génère une certaine « perte au feu ». Rien à dire là-dessus à partir du moment où l’offre s’écarte du contrat initial. C’est alors, que de huit, nous nous sommes retrouvés à quatre malheureux glisseurs. Enfin, « malheureux » est une façon de parler, car les rescapés en question apparaissent tous profondément inconditionnels de La Grave. Autant dire que pour eux, la saison commence particulièrement bien…

La semaine précédent l’événement, le conseil des oiseaux de mauvais augure, des pisse-vinaigre et autres séréduderches réuni pour l’occasion, avait averti: « Il n’a pas neigé en montagne depuis début décembre. Le terrain est dur, transformé par le vent, impraticable! Et puis, avec le retour des précipitations, dimanche sera venté, froid et sans visibilité. Mais qu’allez vous donc faire en montagne le week-end prochain? Autant de kilomètres pour seulement deux jours sur place avec des conditions aussi peu engageantes! Moi je serais vous… Etc, etc…».
Cause toujours!... Jamais ces propos n’auront capacité à atténuer notre motivation. Car depuis plus d’une décennie que nous fréquentons l’endroit, les épisodes tourmentés ont été légion (Nous vous invitons par exemple, à relire le reportage La Grave de mars 2018 qui en est un exemple représentatif). A chaque fois nos guides ont su trouver les itinéraires et programmes adaptés. Et même si le niveau d’appréciation de la sortie n’est pas toujours « vissé à toc », nous n’en sommes jamais revenus déçus. La Grave reste une référence en terme de sensations et plaisir sportif. C’est ainsi que nous avons mis en place une échelle d’évaluation objective (la mauvaise foi étant un concept complètement ignoré chez nous) de l’appréciation du séjour à La Grave. Elle s’échelonne du « Meilleur » au « Bien », le « Pire », vous l’aurez remarqué, ne faisant pas partie de notre système d’évaluation concernant La Grave!...

Force est de constater que nos malveillants prédicateurs avaient tout de même raison sur un point. Le samedi, au demeurant agréablement ensoleillé, nous aura imposé un terrain que notre propension à l’euphémisme nous autorisera à qualifier… d’exigeant. Terrain « bêton », souvent verglacé, trafolé, sculpté par le vent, sur lequel le glisseur se doit d’avoir tous les organes particulièrement bien accrochés, les quadriceps solides et très bien entrainés, les boulons et les vis freinés au « Loctite rouge » haute résistance, les globes oculaires équipés de stabilisateurs d’image de dernière génération…
Dans ces conditions, nous oublierons le ski de couloir et nous contenterons volontiers des itinéraires classiques (Ski de salon... par opposition au ski de couloir!). Vallons de la Meije, Vallons de Chancelle, Zone Interdite, mais également le glacier de la Girose. Le téléski sommital étant en cette période fermé, c’est en « peau » que nous avons gravi le Dôme de Lauze 3560m, au grand dam de Jean Michel, qui, comme à chaque fois, jure qu’on ne l’y reprendra plus. L’objectif étant de redescendre sur Chancelle via le glacier de la Giroze. Magnifique ambiance lunaire, surprenant terrain sculpté par le vent, le glacier nous aura offert des conditions de glisse de nature « rodéotesques » et terriblement « désarsoniques ». Ainsi comblés, un seul passage dans la zone sur le séjour nous aura largement suffit…
A l’issue de cette première journée, à l’aide de notre outil d’évaluation personnalisé, nous en avons mesuré le niveau d’appréciation. Il convient d'observer que sur l’échelle de « Meilleur » au « Bien », cette journée aura été classée « Bien », soit, le niveau le plus bas que notre système de mesure est capable de restituer… Pas mal quand-même!...

Dimanche est annoncé venté, agrémenté de difficiles conditions de visibilité. Compensant largement l’effet affligeant de ces prévisions, des chutes de neiges sont attendues dans la nuit!...
C’est donc fébriles que nous entrebâillons les volets dimanche matin afin de mesurer l’étendue de l’enneigement annoncé la veille!... Surprise : Que dalle! Rien! Nenni! Jour blanc mais pas de neige. Se serait-on foutu de nous? Rien en bas en effet, mais 3 à 5 cm à partir de 2000m. Pas grand-chose me direz-vous, mais dans les faits,  de quoi radicalement transformer le ressenti de glisse de la veille.
Ainsi, en dépit de conditions de visibilité rudes, la qualité du terrain nous aura permis d’accélérer le rythme et de prendre vraiment plaisir à glisser. Dans l’élan, nous avons enchainé notre premier couloir de la saison, Banane. Extra!...
A l’issue de cette deuxième journée, le compteur de notre appréciatiomètre indiquait « Meilleur », le niveau le plus élevé que notre système de mesure est capable de restituer. Au-delà, il explose!...

Vous l’aurez deviné, au risque de contrarier nos oiseaux de mauvais augure, et en toute sincérité, nous garderons un excellent souvenir de ce séjour de glisse improvisé à La Grave.

Un grand merci à nos sympathiques et toujours très appréciés guides Lolo et Pierre, acteurs majeurs de cette réussite, qui, dans un contexte complexe à gérer, ont su exploiter au mieux le terrain. Un grand merci aux participants pour leur motivation, leur bonne humeur et leur capacité à supporter l’humour à deux balles des concurrents du Challenge « Sturelle d’Or » (Tu marques un point si ta blague te fait rire et laisse les autres de marbre. Concours initié conjointement avec la très performante Anne Bauvois).

 

A très bientôt.
Chonch’

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