Reportage

Ski

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Randonnée dans le massif des Aravis janvier 2021

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Et de deux ! …

 

Les fréquentes annonces démoralisantes sur l’état de la situation sanitaire ne laissent rien augurer de bien sympathique sur le court terme. Une épée de Damoclès pointe sur chaque projet de sortie sportive. L’incertitude ronge  les esprits. Lafraton-Lafratonpa ? La lancinante et systématique question se pose. Par ailleurs, les contraintes se renforcent. Pas de remise en service des remontées mécaniques, le couvre-feu passe à 18h. Notre motivation à sortir est  heureusement un ressort efficace. Pas de remontées mécanique ? On contourne. Les peaux de phoque (de synthèse) s’y substitueront. Couvre-feu 18h ? Pas de problème. Nous anticiperons le départ de quelques heures et différerons le retour au lundi matin. Seul, un nouvel épisode de confinement mettrait un point d’arrêt définitif à notre programme. Autant dire que cette situation décuple le bonheur de vivre intensément  chaque seconde de nos sorties alpines, chaque millimètre cube d’air pur inspiré, chaque dendrite de flocon foulée, …

La sortie randonnée aux Aravis ne déroge pas. Et pour compliquer encore, des conditions apocalyptiques nous étaient annoncées. Au programme, redoux, pluies abondantes, gros risques d’avalanche. David, notre guide avait précisé qu’il y avait toujours moyen de trouver des itinéraires sans risque. Il nous avait dit néanmoins comprendre une éventuelle intention d’annuler la sortie. Une hypothétique intention d’annuler la sortie ??? C’était mal nous connaitre ! Galvanisés par la motivation à profiter de grands espaces en plein air démultipliée par la perspective d’un probable retour en prison, pour rien au monde nous aurions renoncé au projet…

Soyons honnêtes. Une fois sur place, après avoir sauté du lit samedi matin et pointé le nez à la fenêtre alors que la sonnerie du réveil teintait encore (n’hésitez pas à bien marquer les liaisons) , le spectacle observé, dominé par la grisaille, le brouillard et la pluie, modérait sérieusement  notre entrain à aller crapahuter dans la montagne.
Nous voulions prendre l’air ? Mieux que cela, car si nous avons en effet bien pris l’air, il ne vous aura pas échappé que nous avons aussi généreusement pris l’eau !... A l’issue d’une balade qui aurait dû nous conduire sur la crête de Sulens via le Plan des Berthads, mouillés jusqu’aux os, transis par le vent, après avoir gravi quelques modestes 600 m de D+, nous avons abrégé notre progression pour un retour anticipé au gîte. Les conditions de confort Premium du chalet et la qualité d’accueil d’Elise ont été d’un réconfort que nous n’oublierons pas de sitôt. L’après-midi aura été mis à profit pour une activité studieuse sur le thème de l’apprentissage de la lecture de cartes topographiques, et de la sensibilisation à la nivologie. Du cours magistral dispensé par notre guide David, nous sommes tous ressortis un peu plus aguerris (comprendre un peu moins bêtes) sur le traitement des problématiques à considérer lorsqu’on évolue fréquemment en milieu montagnard hivernal. Nous savons désormais du premier coup d’œil sur la disposition de courbes de niveau, si la configuration indique une combe ou une crête … ça vous en bouche un coin , hein ? … Par ailleurs,  les caractéristiques et dangers sous-jacents de la neige fraiche, de la neige humide,  de la neige ventée, des sous-couches fragiles permanentes, des plaques de fond, n’ont (presque) plus de secret pour nous…

Après une soirée au cours de laquelle le grand confort du chalet et la cuisine d’Elise nous ont vite fait oublier les déboires de la balade, après une bonne nuit que nous aurions pu qualifier de réparatrice si tant est qu’il y eut quelque chose à réparer, après avoir sauté du lit et pointé le nez à la fenêtre alors que la sonnerie du réveil teintait encore (n’hésitez pas à bien marquer les liaisons) , le spectacle observé prenait alors une toute autre allure que celui de la veille. Quelle surprise ! Une magnifique journée semblait nous tendre les bras. La température avait baissé, le vent s’était calmé, la neige avait fait son apparition durant la nuit, le ciel était clair,  les conditions apparaissaient stables. Nous sommes visiblement passés de l’enfer au paradis en quelques heures. C’est aussi ça la montagne ! Il convient de ne jamais oublier qu’on peut tout aussi rapidement et inversement y passer du paradis à l’enfer ! … En l’occurrence, la situation nous apparaissait favorable, et nous avions bien l’intention d’en profiter comme il se doit.

Après un petit déjeuner vite englouti, nous sautons dans nos chaussures de randonnée et filons directement du chalet skis au pieds pour le périple de la journée. Notons qu’ à l’issue de notre après-midi de formation, en guise de travaux pratiques, nous avions  choisi, puis étudié précisément l’itinéraire, évalué les risques et trouvé les solutions de contournement. Au programme, La Mandalaz par Champ Tardif via Cirque de l’Aulp de Fier sous le mont Charvin. Cheminement magnifique et varié en l’occurrence mis en valeur par des lumières de circonstance extraordinaires. Partant du principe que les images décrivent mieux la scène que l’écriture, je vous invite à vous rendre sur le diaporama des photos de la balade... Presque 1300m de D+ dans un décor de rêve. Après la montée ?… la descente !. Après le long effort de la montée, la sollicitation musculaire antagoniste de cette phase de progression glissée par gravité surprend nos « petits nouveaux » Christophe et Denis. Rien d’anormal. Les appuis apparaissent dans un premier temps approximatifs. Ces postures  alors un peu gauches sont ensuite vite oubliées. Sous l’emprise de la magie des lieux, l’audace remplace bientôt la crainte et le tâtonnement. La neige, tolérante, légère et manœuvrante se transforme en extraordinaire terrain d’expression. Chacun y communique ses sentiments à travers ses chorégraphies très personnelles. Effets pervers de la désinhibition et de l’euphorie extrême,  certains excès de confiances ne tardent pas à se traduire sous forme de farandoles rouléboulesques saupoudrées très caractéristiques… Quel magnifique ballet !  Mais qui a dit que le Covid allait tuer le théâtre, la danse et la culture !? …

Et voilà ! Encore une belle sortie réalisée. Encore une que Mr Covid ne nous volera pas. Une sortie magnifique que nous avons pu vivre et apprécier à sa juste valeur grâce à  la contribution essentielle de l’ensemble de ses acteurs. Parmi eux, j’ai nommé : David, notre guide, les participants, nous, Elise et son beau sourire que nous n'avons jamais pu discerner en raison du port du masque, le refuge et ses planches qui datent du XVIIIe siècle, la piscine, le sauna, la douche à l’Italienne, le distributeur de papier toilette en fer forgé, mon lit, la robustesse des fixations de ski, l’efficacité des peaux, la neige, la météo, les Aravis, le Traveller et ses pneus neige, sans oublier nos ministres, Jean et Olivier, qui nous ont aimablement accordé un répit .

 

A bientôt.
Chonch’

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Le séjour en images:
Notre sélection complète de photos :   Lien diaporama

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