Reportage
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Nous pensions que seul l’alchimiste avait le pouvoir transformer le plomb en or…
Pilier incontournable du programme freeride, l’événement La Grave est à chaque fois attendu avec fébrilité par les plus mordus de la discipline. Le décor grandiose du massif, son ambiance haute montagne, les cheminements à l’infini sur des dénivelés interminables, la neige souvent profonde et légère font rêver les afficionados. Nous nous étions physiquement et psychologiquement préparés à affronter les éléments. Nous allions voir ce que nous allions voir!!!...
A vrai dire, nous n’avons pas vu grand-chose de La Grave. En premier lieu … à cause de conditions de visibilité réduites à leur plus simple expression. D’autre part, parce que le vent, l’instabilité du terrain et les dangers qu’ils induisent ont conduit la plupart du temps à la fermeture de la télécabine, unique moyen mécanisé assurant l’accès aux sommets…
Ici, lorsque les éléments se déchainent, il ne fait pas bon mettre le nez dehors. Couvrant le massif de son linceul humide et blafard, le brouillard gomme les cimes le rendant ainsi méconnaissable. Le vent gifle les visages, fait dangereusement tanguer les emblématiques chapelets de cabines, façonne les corniches piégeuses, génère les plaques assassines. Les précipitations neigeuses, en l’occurrence mouillées, mettent à mal les prétendues propriétés déperlantes de nos magnifiques et très onéreuses tenues techniques, maculent les masques réduisant ainsi à néant le moindre espoir de visibilité, …
Vous en conviendrez, l’ensemble des conditions semblaient concourir à faire de notre sortie le fiasco du siècle!...Mais, mais, mais, mémé… Ce serait bien mal nous connaitre. Et se serait bien mal apprécier les capacités de nos alchimistes de guides à transmuter une situation vile en or…
Samedi, le domaine de La Grave étant fermé, c’est sur les secteurs de Monnetier et Villeneuve (Serre Chevallier) que nous nous sommes rabattus. Nous y avons joyeusement sillonné les bords de pistes gavés de neige.
Dimanche, le secteur de La Grave ne fut ouvert que le temps de la matinée. Au-delà le niveau de risque était tel que nous avons été cordialement invités à bien vouloir dégager les lieux. En attendant, nous y avons frénétiquement arpenté les secteurs boisés. Les Mélèzes restent à ce jour encore ébouriffés de nos multiples passages dynamiques et enjoués.
Lundi, le secteur de La Grave étant de nouveau fermé (et re-encore!), c’est cette fois sur les espaces hors pistes du Chazelet que nous avons jeté notre dévolu…
De La Grave, donc, nous n’avons pas vu grand-chose. Au regard de l’attente, et des conditions rudes que nous avons eu à subir, un énorme sentiment de frustration aurait dû anéantir le moral les participants. Au lieu de cela, c’est un chapelet de sourires et des commentaires réjouis que nous avons récoltés à L’issue du séjour!... Pas bien normal tout cela! Serait-ce le signe d’un profond déséquilibre mental? Attention, dans le doute, ne vous approchez pas du freerider… Bariolé, dreadlocké, subversif, hédoniste, imprévisible, il pourrait être dangereux!...
Un énorme merci aux sympathiques Lolo et Nico, nos guides sans la compétence et l’implication de qui nous nous serions sentis bien seuls et bras ballants dans cet environnement pour le moins hostile. Un grand merci aux participants dont la motivation, l’abnégation, le dynamisme et la bonne humeur ont également été des composants essentiels de la réussite de cette sortie pour le moins atypique...
A très bientôt.
Chonch’
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