Reportage
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Une belle entrée en matière …
Souvenez-vous, il n’y a pas si longtemps, à la même période, nous scrutions fébriles, le contenu des bulletins ministériels, anxieux à l’idée de devoir concéder toujours plus, sur nos libertés de mouvements. Après presque deux années de crise, en dépit d’un contexte encore anxiogène, moins oppressante, la situation est aujourd’hui mieux vécue. Loin de nous la perspective d’un confinement sévère. Ainsi, est-il désormais moins question de s’interroger sur la faisabilité de nos projets de sorties ski, que de combien de temps allons-nous devoir passer dans la file d’attente de la pharmacie dans la perspective de notre Nième test PCR. Le problème s'est donc déplacé. Et vu sous cet angle, il apparait pour nous, plus facile à gérer. Ainsi, comme il est fréquent de l’entendre dans le discours populaire éclairé, « Hier, nous étions au bord du gouffre. Aujourd’hui, nous avons fait un grand pas en avant !... ». Ce grand saut nous autorise à n’en pas douter. Tout ce carnaval ne sera bientôt qu’un lointain souvenir…
C’est donc libérés du poids de tous ces tracas que nous abordons cette première sortie du programme Ski Tonic. Libérés, légers, et curieux de découvrir par la randonnée à ski, une région que la plupart d’entre nous ne connaissaient au mieux, que de nom. Le massif des Bauges. Mais alors ? Ketsétidonksa et outsétidonkset le massif des Bauges ???
Ayant pour la plupart acquis dès l’école primaire un certain niveau de connaissances générales, nous savions que le massif des Bauges était situé en France, quelque part sur une ligne oblique imaginaire, reliant le Finistère à la région PACA. Mais pour beaucoup, la maitrise du sujet s’arrêtait là. Nous ignorions qu’après quelques millions d’années d’errance dans l’ère Paléozoïque Carbonifère, les Bauges avaient finalement élu domicile en Savoie, plus précisément, entre le lac du Bourget et celui d’Annecy. Félicitation à eux, pour ce choix remarquable! Le lieu offre en effet le charme débonnaire de la moyenne montagne, où prairies, alpages, douceur des lumières et modestie des cimes prédominent. La montagne telle qu’elle nous était représentée dans nos manuels d’écoliers, avec ses vertes prairies, ses fleurs guillerettes, ses abeilles affables, ses vaches paisibles, parfois mauves, ses marmottes laborieuses, affairées comme il se doit, à placer le chocolat dans le papier d’alu,… Assurément, nous sommes ici bien loin de l’ambiance minérale et glaciaire de la haute montagne. Mais quel charme ! …
Notre point de chute situé à Trévignin, à quelques encablures d’Aix les Bains, était le gîte Le Pré Charville. Refuge idéal pour le repos du guerrier, juché à flanc de montagne, à l’écart du tumulte, bien loin des conditions vécues à l’occasion de notre récente sortie 1ère Neige à Tignes, station bouillonnante et gesticulante, se distinguant au demeurant par sa scandalleuse bétonisation rampante. Nous pouvions au moins ici, profiter d’une ambiance paisible, nantie d’une vue remarquable sur le massif, exacerbée par les lumières de l’aube et du crépuscule. A faire regretter aux amoureux de la nature de n’être là que pour le ouiquenne…
Depuis début décembre, les chutes de neige ont été globalement rares et peu massives. En outre, les variations marquées de température n’ont pas été favorables à l’accumulation. Le manque de neige est visible sur les sommets ventés ainsi que sur les expositions Sud. Trouver des secteurs viables ne sera pas du ressort du premier venu. Rémi, notre guide, aura alors la lourde tâche de nous débusquer des itinéraires d’intérêt. Et annonçons le sans équivoque, en nous proposant deux magnifiques randonnées, certes bien aidé par des conditions climatiques particulièrement agréables, il s’est acquitté de sa mission de manière magistrale. Comme il le dit si bien, et nous sommes sans doute nombreux à l'ignorer, dans « ski de randonnée », ... il y a « ski ». C’est dire tout l’intérêt qu’il porte à la qualité de la descente, laquelle fait partie intégrante de la discipline. Nous sommes bien en phase ! Il nous a alors repéré les itinéraires présentant des faces correctement enneigées, idéalement exposées pour la descente. Toute une science…
Le premier jour, nous avons gravi la Dent des Portes culminant à 1932m, en partant du parking du Reposoir. Après avoir profité d’un panorama unique au point sommital de la balade, décor idéal pour une pause pique-nique améliorée par la consommation raisonnable de Génépi made by Rémi, belle descente sur un secteur peu pratiqué dans une neige modérément rayée, facile, profonde et légère. Revers de la médaille, mais on s’en fiche, car nous, on aime…, il nous a fallu repeauter pour gravir les D+100m qui nous permettront au final, d’accéder à la voiture par gravité. Au total D+900m pour cette première journée. Parfait pour une remise en jambe !...
Le deuxième jour, programme un brin plus consistant. Objectif le mont Colombier d’Aillon à 2043m en partant du couvent de La Chartreuse d’Aillon. Col de la Cochette, col du Colombier, Colombier d’Aillon, point culminant de la balade avec une vue à 360° (voire plus si affinité) à couper le souffle. Après un pique-nique « amélioré », redescente sur le lac via un beau couloir bien gavé, remontée au col du colombier, redescente à La Cave (où il y fait toujours aussi frais!), remontée au col de la Cochette, et enfin, la fête est finie, redescente jusqu’à la voiture via le chemin initial parsemé de pièges à skis (méchants cailloux embusqués arracheurs de carres). Magnifique randonnée, variée et spectaculaire, agrémentée de belles sessions de glisse. Le choix des meilleurs descentes s’est fait au prix de deux repeautages. Mais comme on vous l’a déjà dit, on s’en fiche, car nous, on aime … Au final, un cumul de 1350m de D+ pour cette deuxième journée… de mise en jambe. Ravis, comblés, mais avouons-le, c’est quand-même un peu fourbus que nous reprendrons le chemin du retour sur Paris...
Nous garderons de ce séjour un excellent souvenir. Disons-le sans détour. En dépit de craintes bien légitimes compte-tenu de la méconnaissance du lieu et de ses conditions de terrain, cette sortie fut une réussite. Indéniablement, le confort du gîte et la prestation de Rémi y sont pour beaucoup. Le massif des Bauges nous a néanmoins séduit par ses qualités esthétiques, son charme apaisant, ses proportions humaines et rassurantes, particularités qui n’entravent pas pour autant sa capacité à offrir de belles pentes, la garantie de sessions de glisse magnifiques. Un merveilleux terrain de jeu pour le randonneur avide d'espaces sauvages. De fait, ces observations balayent définitivement les piètres a priori que nous pouvions porter sur ce lieu à tort méconnu.
Merci à Rémi pour la délicate attention de s'être encombré de verres à liqueur et Génépi de sa production pour un partage « réconfortant » sur le point culminant de chacun des deux itinéraires. Un petit geste certes, néanmoins grand par la symbolique qu’il exprime, portée sur le partage et le maintien du lien social, valeurs, vous en conviendrez, assez malmenées en ces temps de crise sanitaire.
Enfin, de réussite complète, il n’y aurait pas eue sans l’esprit de convivialité et de passion partagée témoigné par le groupe. Merci à chacun des acteurs de la sortie d’avoir contribué à son bon déroulement. Alors, vivement le prochain événement rando ski, et la poursuite de notre mise en jambe...
A bientôt.
Chonch’
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Le séjour en images:
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Prochain événement Ski Tonic : Randonnée dans les environs de Chamonix
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