Reportage

Ski

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Raid au départ de Samoëns - La Berte et Tête de Bostan avril 2018

Fiche événement: Lien sur la page

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Les derniers coups de pinceau pour une touche finale digne du tableau attendu...

 

Dernier événement de la saison, le raid printanier se devait de clore le programme en beauté. Les tendances climatiques pour le weekend de Pâques n’apparaissaient pourtant pas bien en phase avec le principe… Eh oui, on ne peut pas tout avoir! 2018 restera dans les archives comme une exceptionnelle année à neige. Et il faut bien que celle-ci tombe. Ainsi, la saison se sera distinguée par de nombreux et abondants épisodes de précipitation. Une météo globalement agitée présentant des fenêtres d’ensoleillement plutôt étroites. Sur les six sorties du programme, seules deux ont pu offrir des conditions d’ensoleillement appréciables. En dehors, l’ambiance était plutôt aux bourrasques, au froid et au brouillard. En contrepartie, des conditions de glisse rêvées nous auront été généreusement offertes. La neige souvent profonde, légère, tolérante et facile à manœuvrer, aura joyeusement agrémenté nos sorties. Revers de la médaille, les risques d’avalanche furent en général assez complexes à gérer. Redoublant de vigilance,  il nous aura fallu quelques fois limiter sérieusement nos ambitions, quitte parfois à reconsidérer en profondeur un itinéraire programmé.

Ce  fût en partie le cas concernant notre ultime sortie. Pour être franc, deux phénomènes se sont combinés parasitant ainsi la mise en place de notre affaire!... En premier lieu, il faut savoir que le weekend de Pâques coïncide conjointement avec l’essor du ski de printemps, et l’ouverture de la plupart des refuges gardés. Sauf que cette année, l’enneigement résiduel en cette période est tel que de nombreux refuges n’ont pu ouvrir. Ce qui n’empêche pas pour autant la marmotte (empêtrée dans son papier d’alu…), mais surtout,  le randonneur, de pointer son nez, faisant ainsi grimper de manière significative l’affluence sur les lieux d’hébergement. Le deuxième phénomène est inhérent au contexte de risque lié aux fortes précipitations neigeuses, au vent et  aux variations brutales de température. Les itinéraires à risque sont oubliés au profit de « grandes classiques débonnaires» y générant également un effet de concentration… C’est ainsi que forte affluence, offre d’hébergement et palette d’itinéraires limitées, également aussi avouons le, un peu de mou dans l’entreprise de réservation des refuges, ont compliqué quelque peu la mise en place de notre programme. Nous n’avons pu réserver comme convenu le refuge de Vogealle… « Complet ! » qu’ils nous ont dit!... "M'enfin?..."

Notre programme est alors devenu : Ascension à La Berte à partir de Morzine samedi (D+800m) , puis ascension au refuge de Bostan à partir Morzine dimanche (D+800m) où nous passerons la nuit et enfin, traversée de la tête de Bostan lundi…

L’ascension de samedi s’est déroulée en conditions de jour blanc, en proie à des précipitations de neige mouillée. Rien de bien exaltant sur le papier. Nous garderons cependant un excellent souvenir de la descente dans les sapins, où, de rage, nous avons frénétiquement saccagé le beau manteau neigeux immaculé…

Dimanche, les conditions de températures apparaissaient plus basses. Pas de précipitation, mais un contexte de visibilité extrêmement réduite qui nous a conduit à entreprendre une progression 100% GPS jusqu’au refuge en passant par le col de Golèse. Non sans difficulté, car, alors que notre champ visuel franchissait à peine le bout de nos spatules, alors que nous étions plongés dans le blanc absolu où il devient difficile de discerner le haut du bas, ce qui monte de ce qui descend,  ce qui avance, de ce qui recule, il s’agissait de contourner de nombreuses dolines (dépressions circulaires présentant un diamètre pouvant mesurer jusqu’à plusieurs centaines de mètres. De gros trous, quoi!). Pas facile dans ces conditions de tenir un cap. C’est ainsi que nous avons pu croiser des traces de passage qui auraient dû nous guider jusqu’au refuge.  Elles apparaissaient de plus en plus nombreuses. Rassurantes, elles nous annonçaient assurément l’imminence de notre destination. En tout cas, que nous étions engagés sur le bon chemin.  Nous avons rapidement déchanté lorsque nous nous sommes aperçus que ces traces étaient les nôtres alors que nous tournions autour d’une doline depuis un moment!  Et puis, comme par magie, une éclaircie inespérée nous a permis de constater que nous n’étions plus qu’à quelques encablures du refuge. Sauvés!...

 A l’issue d’un pique-nique bien mérité, nous saisissons l’occasion d’une dissipation du brouillard pour entreprendre l’ascension de quelques 500m de D+ au dessus du refuge. Ce n’est qu’à partir de ce moment que nous avons pu pour la première fois, découvrir le magnifique décor dans lequel nous évoluions depuis le matin. La redescente à ski fut encore une fois exceptionnelle. Magique! Si bien qu’une fois rendus au niveau du refuge, nous avons unanimement décidé de remonter ce que nous venions de descendre!!!...

Après une nuit passée au refuge (vous noterez qu’on passe la nuit au refuge, à défaut d’y dormir), il était convenu de filer sur Tête de Bostan. Magnifique randonnée panoramique dont le cheminement en belvédère offre 360° de visuel sur le massif. Et ça tombait bien, puisque la météo annonçait temps clair pour la journée. Il s’agit de l’itinéraire classique local qui, au moins sur sa partie ascendante, ne présente aucun danger d'avalanche!... Le niveau de risque global annoncé à 4/5 sur la région y concentrait ainsi l’essentiel des pensionnaires du refuge, en tout cas, ceux qui ne peuvent imaginer (et on peut les comprendre!) l'éventualité d'une fin de vie « coffrés ». Pas surprenant alors d’y observer des conditions particulièrement « populagineuses ». Une fois atteint le point sommital de notre parcours, le choix d’un itinéraire de descente original nous aura permis de nous éclipser discrètement, fuyant ainsi cette ambiance un brin tumultueuse, une manière un peu vile d’aller exprimer en marge de ses congénères son profond narcissisme en gravant de sa « skignature » "skinusoïdale" éphémère et virtuose le manteau neigeux immaculé jusque là vierge de tout passage… Une autre façon d’écrire son histoire, qui aura su montrer son caractère prolixe jusqu’à l’issue du parcours où nous attendait une voiture pour notre ultime étape: Le retour sur Paris…

Fin de l’épisode, fin du programme…

 

A très bientôt.
Chonch’

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La sortie en images :    Diaporama complet
 

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