Reportage

Ski

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Freeride à La Grave mars 2023

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Troisième étape du programme Ski Tonic ...

 

Destination récurrente de nos programmes ski depuis maintenant quatorze ans, unique en France, le domaine de la Grave est exclusivement consacré au ski hors piste. Une seule remontée mécanique gravit 2000 m de dénivelé à l’ombre du grand pic de la Meije, et dessert l’un des espaces sauvages les plus recherchés au monde pour la pratique du ski hors piste. Ici, ni télésiège, ni pistes balisées, ni damées, ni déclenchements d’avalanches. La montagne y est laissée à l’état naturel. Ainsi, restés sauvages, loin des sentiers battus, les Vallons de la Meije sont un peu l’eldorado des skieurs hors pistes exigeants, en quête d’ambiance montagnarde authentique et engagée. Pour ceux qui fuient le consumérisme et le tumulte habituel des stations de ski, pour ceux qui apprécient tous les attributs de la pratique du ski en milieu de haute montagne, ce lieu reste une référence absolue. Son rayonnement dépasse largement le territoire. Petite touche d'exotisme bien appréciable, nombreux sont les étrangers qui viennent fréquenter l’endroit. Il n’est pas rare d’y croiser des populations chamarées d’origine outre Atlantique dont le verbe aux tonalités hautes en couleur, difficiles à imiter sans une patate chaude dans la bouche, rappelle furieusement la bande originale des classiques Westerns Américains... Ajoutons que, théâtre d’ascensions emblématiques des Alpes, la Meije reste fortement marquée de l’empreinte de l’histoire de l’alpinisme, renforçant ainsi le caractère ostensible de l’ambiance du lieu…

Pour ce troisième séjour Ski Tonic de la saison, la météo annoncée n’était pas très exaltante. La pénurie de neige atteignait son paroxysme. En outre, redoux, fort vent et précipitations marquées figuraient en première ligne des prévisions pour le weekend.  Si l’espoir de neige fraîche à haute altitude se dessinait, le risque d’avalanche s’annonçait marqué, et les fortes rafales de vent en prévision risquaient de compromettre le fonctionnement de la seule remontée mécanique desservant le domaine. Et en effet, le déroulé de ce séjour sportif est loin d’avoir été un long fleuve tranquille. Voyez plutôt...

Premier jour, les risques d’avalanche ont ruiné tout espoir d’ouverture du domaine. Nous nous sommes alors repliés sur les espaces de Monetier et de La Salle (domaine de Serre Chevalier). Au programme pluie et neige difficile. Le deuxième jour, c’est le vent qui coupe court à nos espoirs. Nous avons alors opté pour le remarquable domaine de Montgenèvre. A notre grande surprise, un temps magnifique et un manteau de neige fraiche bien constitué nous ont ouvert les bras.  La qualité du ski que nous y avons pratiqué nous a rendu tous amnésiques quant aux déboires de la veille. Pour les candidats à la découverte de La Grave qui constituaient une bonne partie du groupe, cette belle session de glisse aura en partie gommé une bien légitime frustration. Le troisième jour, le soleil est de la partie, et en dépit d’un vent bien marqué, la remontée mécanique est remise en service. Le séjour est sauvé ! …

Nous étions seize participants à la sortie. Un groupe généreusement constitué dont, situation inédite, presque la moitié venait découvrir le domaine de La Grave. Ainsi, dans le cadre de notre traditionnel reportage, il m’a paru naturel de céder « la parole » aux nouveaux venus souhaitant témoigner de leur expérience. Ainsi, Julien, et Denis ont pris la plume. Merci à eux. Voici donc leur témoignage...

Témoignage de Julien :

"Pour la première fois, j’ai fait un week-end ski de 3 jours avec la section Ski, version « Tonic », pour faire du Free ride à la Grave, station que je ne connaissais pas du tout.
.Les conditions climatiques (neige abondante et vent) nous ont empêché de faire ces 3 jours à la Grave mais grâce à l’agilité de la section et des guides, nous avons pu quand même skier et découvrir de nouveaux endroits.
Nous avons passé la première journée dans la station de Serre-chevalier et skier dans la neige fraîche mais avec une visibilité réduite. Cela nous a quand même permis de nous habituer aux skis très large au patin, faits pour évoluer dans la poudreuse.
Pour le deuxième jour, la station de la Grave étant toujours fermée, nous sommes partis cette fois-ci à Montgenèvre et j’ai découvert une station très sympa ou on peut skier dans les sapins. On a également pu faire de jolis hors pistes grâce à la très bonne connaissance de la station par les guides.
Et le dernier jour, on a enfin pu découvrir la Grave, lieu mythique du free ride en Europe. Quel bonheur d’évoluer dans ces montagnes, sans aucune pistes balisées, faire sa trace, être « seul » au monde, écouter le silence, regarder ces magnifiques montagnes et skier dans des conditions uniques, loin des stations classiques. Une bulle, hors du temps, une vraie bulle d’Oxygène.
Cette première expérience ne demande qu’à être renouvelée l’année prochaine afin de profiter pleinement de cet endroit pendant plusieurs jours.
J’ai hâte de revenir, surtout que l’organisation était vraiment top, on est pris en charge du début à la fin du séjour, on n’a qu’à se laisser guider et profiter du ski.

A bientôt.
Julien"

Témoignage de Denis  :

"La Grave, le Graal ?
 La Grave, sortie traditionnelle de mi-mars de la section « Ski Tonic » d’Oxygène, est-elle le Graal du freerider ?

.C’est vrai que les vallons de la Meije, qui culmine à 3982 m au-dessus des pistes, ou plutôt des itinéraires, peuvent faire penser à des coupes. Aussi, on n’emprunte pas les tronçons successifs de la télécabine comme on prend le téléski de la Boule de Gomme ; il faut faire preuve de patience, de détermination, d’une quête, … et tout cela reste magique … !
La Grave, c’est d’abord un village de montage des Hautes-Alpes, à 1500 m d’altitude, sur la route du col du Lautaret. Il est resté typique et traditionnel, dominé par son clocher, loin des stations touristiques avec leurs grues pour construire des « lits chauds ». Ici, une épicerie, une boulangerie, une fromagerie, la Poste, la Gendarmerie, quelques hôtels ou restaurants ; 2 ou 3 loueurs de skis et maisons de guides … La Grave n’en est pas moins connue et réputée dans le monde entier.
Notre groupe de 16 skieurs, réparti dans les 2 vans aux couleurs d’Oxygène, est arrivé à La Grave le vendredi soir, sous quelques flocons qui tenaient à peine sur les voitures, juste à l’heure pour diner à l’hôtel Castillan.
 Le samedi matin, le peu de neige avait fondu, et il tombait quelques gouttes ! Nous nous sommes retrouvés au chalet Snowlegend, pour prendre les skis, chaussures, mais aussi DVA (détecteur de victimes d’avalanche), et compléter le sac à dos avec pelle et sonde. Nous avons retrouvé nos guides, Lolo, Titou, Seb et Ben, déjà connus et appréciés des plus habitués.
En raison du vent, les remontées de La Grave ne pouvaient pas ouvrir … Mais les guides nous ont proposé de passer de l’autre côté du col du Lautaret, au Monêtier-les-bains, sur le domaine de Serre-Chevalier.
Nous nous sommes séparés en 2 groupes, avec 2 guides chacun, et entre pluie et flocons, selon l’altitude, nous avons pu faire quelques descentes, piste et hors-piste, dans le coin de Fréjus. La neige était quand même mouillée et lourde, et la pause pour déjeuner a permis de reposer les jambes.
L’après-midi, les conditions météo restant médiocres, Seb et Ben ont proposé à l’un des groupes d’en profiter pour faire quelques exercices de recherche de victimes d’avalanche. Pas facile de retrouver un DVA caché sous quelques centimètres de neige, et on retient que la meilleure chose est d’éviter l’avalanche, en s’espaçant dans les passages délicats et en s’arrêtant dans les endroits plus sécurisés, monticule ou à l’abri de rochers ou d’arbres, …
Le retour à La Grave s’est fait à temps pour regarder le match France – Angleterre dans le chalet de Snowlegend. Les quelques anglais présents sont restés discrets … !
 Le dimanche, le temps était un peu plus clair. Nous nous sommes équipés pour monter par la télécabine. Mais, avec les chutes de neige qui avaient eu lieu en altitude, le manteau neigeux n’était pas stable et le risque d’avalanche fort (4/5). Une commission des patrouilleurs et guides s’est réunie, et a décidé que les remontées ne pouvaient pas ouvrir …
Heureusement, nos guides avaient un nouveau plan B. Le temps était beau, et il avait neigé de l’autre côté du col du Lautaret. Nous sommes partis à Montgenêvre, station à la limite de la frontière italienne, entre Briançon et Sestrière.
Nos guides nous ont emmenés sous le Rocher de l’Aigle, dans des couloirs et combes qui étaient restés vierges et bien exposés, malgré une température douce et un temps ensoleillé. Nous avons pu faire nos traces dans une poudreuse légère, dans un paysage magnifique : un régal … !
Mais en raison d’un problème technique, le télésiège a dû fermer, et il a fallu basculer vers les versants plus exposés au soleil de Serre-Thibaud et de Chalvet. Là encore nos guides nous ont emmenés vers de bonnes descentes en poudreuse, même si la neige était plus printanière. La dernière descente jusqu’à la station, dans une neige lourde et au milieu des arbres a été plus éprouvante pour les cuisses et nous a rappelé nos limites techniques !
 Lundi, le ciel était dégagé sur la Meije. Nous nous sommes équipés, dans l’attente du verdict de la commission des patrouilleurs et guides. Au bout de longues (dizaines de) minutes, un patrouilleur est sorti avec un porte-voix, pour annoncer qu’après une longue discussion, il avait été décidé … d’ouvrir les remontées (yes !), mais que le risque d’avalanche restait fort, qu’il fallait éviter les secteurs les plus exposés, et qu’en raison du vent en altitude il y avait un risque de fermeture anticipée …  Nous allions enfin pouvoir faire ces descentes attendues !
La montée vers le glacier de la Girose, à 3200 m, n’en est pas pour autant immédiate. Avec sa station intermédiaire et ses 2 tronçons, et les arrêts non prévus en raison des rafales de vent, il a fallu une bonne heure pour arriver au sommet.
Une fois en haut, le vent était fort, la température relativement douce, et le paysage grandiose : la haute montagne, le glacier, une large vue sur les sommets alentour, jusqu’au Mont Blanc au loin.
Et là commence la descente que nous attendions tous, d’abord les grands espaces glaciaires, les couloirs, les champs de poudreuse, pour finir dans la forêt : 1500 m de dénivelé et 6 km de descente seuls au milieu de la montagne !
Ensuite, la météo nous a heureusement permis de faire une 2ème descente et découvrir un autre itinéraire, après avoir repris des forces au restaurant du sommet (je recommande la tarte aux myrtilles !).
Une douche rapide à l’hôtel et il faut (déjà) rentrer vers Paris …
Ces 3 jours de ski en dehors des sentiers battus dans la bonne ambiance du groupe, l’organisation sans faille de Michel, et le professionnalisme de nos guides ne laissent que des bons souvenirs. Les conditions d’enneigement et la météo de cette année étaient difficiles (maudit réchauffement !), il n’en reste pas moins que La Grave est mythique, elle n’a pas révélé tous ses mystères. La légende continue, et on reviendra !

Denis"

Nous garderons de cet épisode 2023 le souvenir d’une montée en charge graduelle des "festivités". Partis de bien bas en ambiance morne et humide le premier jour, l’intérêt s'est accru crescendo avec l'apparition du soleil et de la neige, jusqu’à son paroxysme en fin de séjour. Nos guides Ben, Lolo, Séb, et Titou, dont la nonchalance apparente n’a d’égale que le grand professionnalisme qu’elle dissimule, ont comme à leur habitude su tirer le meilleur de situations délicates à gérer. Ainsi ce séjour restera pour nous un excellent millésime en dépit de conditions initiales plutôt défavorables. Pourtant, n’ayant découvert que le dernier jour le domaine pour lequel ils avaient « signé », on ne pourra m’empêcher de penser que nos « primo participants » seront restés un peu sur leur faim. L’occasion inespérée de compter sur leur participation assurée la saison prochaine. En tout cas, merci à eux pour leur enthousiasme et leur bonne humeur, et aux autres, … pour la même chose. Un merci particulier à Julien et Denis pour leur témoignage de découvreur du domaine qui met bien en exergue l'essentiel à retenir de ce séjour : on ne ressort pas indemne d'une première expérience à La Grave. L'addiction est terrible et instantanée... Nous vous avions prévenus. Rendez-vous donc en 2024 pour le prochain épisode.

Et pour finir, ... trois vidéos surprises :

 

A bientôt.
Chonch’
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Le séjour en images:
Notre sélection complète de photos :   Lien diaporama

Prochain événement Ski Tonic:  Raid de printemps
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