Reportage

Ski

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Randonnée Dômes de Miage Avril 2017

Fiche événement: Lien sur la page

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On a marché sur la lune!...

 

4ème tentative et… 4éme revers!... Notre objectif « Dômes de Miage » commence à prendre allure d’arlésienne. Après deux annulations successives, respectivement pour raison technique, puis de tempête, après la  sortie 2016 en demi-teinte,  la faute à une météo de nouveau inappropriée, nous avons cette année remis le couvert avec le ferme espoir d’atteindre enfin l’objectif… C’était encore une fois sans compter sur les caprices d’une météo décidément trouble-fête (de Pâques!...)…

Il convient néanmoins de relativiser l’échec eu égard à la qualité de l’itinéraire de remplacement  que Nicolas, notre guide, a su nous proposer. Et si l’on en croit les mines réjouies des participants à l’issu du périple, l’échec sur les Dômes de Miage n’aura finalement qu’un sens symbolique, en définitive  tout à fait insignifiant … Certes, nous n’avons pas foulé la mythique arête des Dômes. Néanmoins magnifique, notre progression aura présenté tous les attributs techniques et esthétiques de la course ski alpinisme initialement programmée.  Je vous sens un tantinet perplexes! Les images témoignent pourtant du bien fondé de mes propos...

Deux jours avant le départ, le profil météo du Ouikenne présentait de fortes similitudes avec celui de l’épisode 2016. Autant vous dire que l’état major organisateur, autrement dit ma conscience, mes nouvelles baskets et moi-même, a bien tergiversé. En toute confidentialité, de nombreux scenarii ont été envisagés par ce petit comité d’experts. Y compris l’annulation pure et simple de la sortie.  Au final, le pari a été fait de maintenir  l’événement …

La première partie du périple ressemble à s’y méprendre à celle de l’épisode précédent. Ainsi, c’est sous un ciel bas et mouillasseux, la chansonnette entre les dents, la marguerite alerte (ou peut-être le contraire…), le sac et les skis sur le dos que nous avons amorcé notre périple. Partant  du lieu dit  Cugnon aux Contamines, compte-tenu d’une saison pauvre en neige et d’une date avancée dans la saison, il nous aura fallu progresser d’environ 700 mètres  en altitude, soit environ 1h30 de marche avant de pouvoir enfin trouver la neige. Après le pique-nique à proximité du refuge de Tré la Tête, c’est encore à pied que nous avons franchi le passage du « Mauvais Pas » le bien nommé, pour enfin chausser les skis. Le cheminement  a pris ensuite une tournure plus conventionnelle. Evolution sur le glacier de Tré la Tête, puis enfin, ultime et rude ascension dans le brouillard, le vent et la neige vers  l’étape du jour, le refuge des Conscrits. Au global, quelques  sympathiques 1500m de D+ qu’il aurait été encore plus agréable de franchir par temps clair...

Le bulletin météo annonce des turbulences marquées avec une probable dissipation en cours de nuit.  L’accalmie supposée entretient l’espoir d’atteindre les Dômes de Miage.  Dans l’incertitude, prévoir un itinéraire de remplacement apparaît plus prudent. Ainsi, Nicolas nous propose en plan « B » l’accès par l’Ouest à l’aiguille de Bérangère, progression  en arête jusqu’au col du même nom, puis redescente vers les Contamines par le glacier d’Armancet (qui semble-t-il n’aurait aucun rapport avec  le célèbre vendeur de glaces Armand VII de Polignac, né en 1277 et Inhumé en 1343 à la cathédrale Saint Paul du Puy en Velay, en Haute Loire). Si  elle ne présente pas le cachet  de l’itinéraire initialement prévu, cette proposition offre néanmoins un  intérêt technique comparable, avec en bonus, un dénivelé magnifique de 1500 m à skis dans des conditions de neige annoncées excellentes. Rien à redire… Petit déjeuner programmé à 5 heures  pour un départ prévu une heure plus tard.

Dimanche 5 heures. En dépit d’une nuitée dont on ne peut attendre vertu réparatrice au-delà de ce que la meilleure nuit en refuge peut offrir, autrement dit réduite à sa plus simple expression, nous sommes tous à pied d’œuvre, motivés comme jamais, à l’affût de l’éclaircie annoncée. Peine perdue. Les conditions sont à peu de choses près celles de la veille et semblent bien établies. On peut au mieux espérer une dissipation en fin de matinée nous dit-on!... On tire un trait sur les « Dômes ». On opte pour le plan « B »…
C’est alors immergés dans un  brouillard dense, giflés par le vent et la neige, les traits tendus et le sourire inversé que nous entamons notre ascension dans l’espoir fébrile d’une éclaircie durable. Comme il est frustrant d’évoluer ainsi dans un environnement pressenti magnifique alors que son champ visuel ne franchit que difficilement le bout de ses spatules! C’est pourtant dans ces conditions laborieuses que nous progresserons  deux bonnes heures durant…

Et puis, miracle! A quelques encablures de l’arête, le linceul opaque  qui entretenait fermement notre cécité, subitement se déchire, laissant apparaître un décor somptueux et inespéré. Les couleurs jaillissent alors. Les volumes se dévoilent, surprennent par leur gigantisme et leur esthétisme. Les yeux se plissent par trop de lumière. Les mines s’épanouissent comme par enchantement. Les sourires s’étirent. C’est inespéré, c’est beau, c’est merveilleux, c’est magique!... Ceci étant dit, vous en conviendrez, il était temps! Nous étions quand-même à deux doigts d’avoir sillonné le massif deux jours durant avec un niveau de visibilité comparable à celui qu'il est courant d'observer en voyage coloscopique dans le trou d'balle d'un ours polaire...

Pour le reste, ça n’aura été que du bonheur. La progression en arête nous immerge dans un décor spectaculaire et vertigineux. La vue périphérique sur le massif baigné dans sa mer de nuages, dominé par un ciel azur profond est extraordinaire. L’ensemble présente un caractère presque surréaliste, voire extra-terrestre. On se prendrait presque pour Thomas Pesquet le nez collé au hublot de son ISS.  Et puis, la redescente à skis par le glacier d’Armanset sur une neige vierge, facile et légère a tenu ses promesses. Les 1500m de dénivelé ont été  avidement dévalés, presque d’une traite,  le rictus du bonheur vissé sur les visages.
Un dernier couloir goulument  skié  abouti subitement à un cul de sac. Le piège! Nous sommes stoppés net à l'aplomb d'une falaise. Heureusement, la corde nous permettra de franchir cet ultime obstacle dans la bonne humeur et d'atterrir confortablement sur le plancher des vaches.  Après quoi,  il s’agira d'achever la boucle par une  substantielle descente, moins ludique celle-là, les skis sur le sac, jusqu’à Cugnon...

Alors certes nous n’avons pas pu fouler les Dômes de Miage.  Néanmoins émaillées d’émotions fortes notre sortie n’a rien eu a envier à l’objectif initial. Magnifique, riche, multiple et protéiforme,  elle a ravi les six participants clôturant ainsi de belle manière le programme de la saison.

Un grand merci à Nicolas notre guide ainsi qu’aux participants qui ont contribué à l’excellente ambiance de groupe et à la réussite de la sortie.

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La sortie en images :                                        Diaporama complet

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