Reportage

Ski

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GALERIE DE SOURIRES

Randonnées autour de Samoens février 2024

Programme de la sortie :
La fiche événement:  Lien  sur la page

Le séjour en images :
Notre sélection complète de photos :   Lien diaporama

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Fait d’hiver printanier…

 

La grande femme d’esprit qu’était ma grand-mère, déjà à l’époque bien consciente des effets de l’évolution éclair de la société, lançait souvent non sans une certaine ironie : "Ah oui, vraiment, on vit une époque formidable !...". Nous sommes nombreux aujourd’hui à la rejoindre dans son propos. Imaginez en effet le temps d’un instant que vous soyez en mesure, d’un coup de clé de démarreur, de quelques titillages de pédale d’accélérateur et autres furtives manœuvres du levier de vitesse, de quelques esquives de radar de contrôle, de passer spontanément, comme d’un coup de baguette magique, de l’ambiance grise et tumultueuse parisienne au décor magnifique et apaisant des alpages de Haute-Savoie. Eh bien figurez-vous que cet effet de distorsion spatio-temporelle est devenu aujourd’hui d’une banalité affligeante. Adeptes du nomadisme loisir et sportif, nous en sommes d’ailleurs les premiers bénéficiaires. Et pas la moindre magie là-dedans. Le phénomène n’est que le fruit de l’avancée technologique. Revers de la médaille, cette dernière s’appuie exagérément sur le recours à l’énergie fossile, balançant ainsi sans vergogne dans l’atmosphère des volumes insensés de CO² qui n’ont rien à y faire, contribuant de cette manière au réchauffement climatique qui défraie tant la chronique désormais. D’où, le deuxième effet de distorsion spatio-temporel, celui qui début février, nous a fait passer de l’hiver au printemps en l’espace de seulement quelques jours... Vous me suivez toujours ?...

Quinze jours à peine séparaient nos deux dernières sorties de ski de randonnée organisées en Haute-Savoie. Si la première s’était déroulée agrémentée d’une authentique ambiance hivernale, la suivante, celle dont il est question dans ce récit, s’est tenue dans de surprenantes conditions printanières. Pour simplifier, disons que nous avons vécu avril en février. Pas désagréable pour autant, ce phénomène désormais récurrent a quand-même de quoi surprendre, voire inquiéter…

Nous étions six randonneurs guidés par Eric Chaxel notre guide du moment. Compte tenu d’un enneigement réduit à peau de chagrin, Il aura eu la lourde tâche de nous trouver des itinéraires viables à partir de Samoens. Notre hébergement était organisé en demi-pension au Chalet Esprit à Morillon. Idéal pour le repos du guerrier, l’établissement propose une formule de type chambres d’hôtes agrémentée d’un spa dans un cadre montagnard convivial et agréable. Vous l’aurez compris, notre séjour s’est distingué par de véritables conditions de ski de printemps. Pas une once d’or blanc sur Morillon, pas même sur Samoens. La végétation des prairies a pris le pas et le vert apparait largement dominant sur la palette des couleurs locales. Il aura fallu attaquer nos itinéraires anormalement haut pour la saison afin de trouver de quoi glisser. Neige dure le matin, lourde l’après-midi sur les faces sud. Il s’agira de favoriser les bonnes orientations et de bien régler le timing, histoire de pratiquer les versants offrant les meilleures conditions de glisse. Du véritable ski de printemps vous disais-je !...

Samedi. Au programme aujourd’hui, Tête de Bostan en partant de Morzine. Nous avions déjà trainé nos peaux de phoque dans le secteur en avril 2018. Bien que le séjour se déroulait alors au beau milieu du printemps, les conditions étaient apparues franchement hivernales. Contextes, on le voit, diamétralement opposés. Nous étions alors l’hiver au printemps !  Belle illustration du déréglement climatique. C’est à en perdre son latin !... Me concernant, rassurez-vous,  je n’ai plus grand-chose à perdre sur ce plan-là… Hiver au printemps, printemps en hiver, finalement, peu importe (le flacon) pourvu qu’il y ait l’ivresse, que nous puissions trouver de la neige, et surtout, phénomène naturel dont l’effet reste essentiel dans le cadre de la pratique de nombreuses activités sportives et de loisir, que la gravité ait gardé toute son efficience. Je vous laisse imaginer une partie de tennis ou de golf, un match de foot ou une séance d'équitation en gravité zéro !... A priori, sauf démonstration contraire, le réchauffement climatique n’aurait pas d’effet délétère sur celle-ci. Nous pouvons vous le confirmer, de ce côté-là, tout va bien. Combinée à une température anormalement élevée pour la saison,  la manifestation gravitationnelle forte de ses 9,80665 m/s² nous est apparue particulièrement présente au cours des quelque 1200m de D+ de l’ascension menant au point sommital. Comme souvent, ces efforts ont été généreusement récompensés. Bien aidé par un soleil radieux et son subtil jeu de lumières rasantes, le décor est à couper le souffle. Au terme de l’ascension, le point culminant nous gratifie d’un magnifique panorama à 360° sur le massif. Moments magiques ! … Après quelques minutes de phase contemplative et roborative, il est grand temps de configurer les skis et leur passager en mode descente. Trop tarder pourrait nous exposer à devoir pratiquer des neiges lourdes sur les faces sud. Alors, … allons-y ! C’est parti pour une belle descente. Jouant avec un terrain dévoilant une topologie variée et complaisante, nous employant à emprunter par le jeu des orientations les faces juste décaillées, nous profitons là d’une belle et consistante  séance récréative dont le moteur principal, reste, … oui, encore elle, la gravité. Puis nous rejoignons enfin le fond de vallée en quelques belles courbes élégamment tracées sur une agréable « moquette ». La suite sera un peu moins jubilatoire. Phase finale en mode bobsleigh sur neige glacée, puis, pénurie oblige, les cinq dernières encâblures auront été parcourues à pied.  Ainsi s'achève une belle randonnée riche en émotions !...

Animation de la balade ICI

Dimanche. Ce sera Désert de Platé via Flaine en partant de Samoens. Il nous sera ainsi nécessaire d’emprunter les remontées mécaniques et de pratiquer quelques pistes du domaine Grand Massif. Une journée plutôt diversifiée et atypique nous attend donc. Accessible par la télécabine Grandes Platières partant de Flaine Forum, le Désert de Platé est une magnifique étendue désertique ouverte sur un panorama exceptionnel dont l’acteur principal planté au premier plan n'est pas moins que le majestueux Mont Blanc. Ce plateau calcaire reconnu comme l’un des plus grands lapiaz d’Europe est accessible uniquement à pied (baskets, raquettes ou skis), ce qui lui vaut son statut de désert. Notons de fait, que l’endroit apparait aussi spectaculaire en été par sa structure géologique étonnante, qu’en hiver par ses vastes étendues immaculées. Adeptes de ski hors- piste, nous sommes nombreux, dans le cadre de séjours de ski alpin à Flaine à avoir admiré l’endroit, tentés au plus haut point de basculer dans cet autre monde, cet espace naturel sauvage au décor sublime d’apparence libre de toute infrastructure d’origine humaine. Alors pourquoi ne pas avoir franchi le pas jusqu’alors ? Passé la limite du domaine skiable sécurisé, livré à vous-même, plus aucun équipement mécanisé ne vous permettrait de rejoindre la station. L’endroit ne mène nulle part … le seul recours serait l’hélicoptère de la Sécurité Civile. Mais aujourd’hui, la situation est bien différente. Nous avons tous pris le soin de nous équiper du dispositif SRM (Substitut de Remontées Mécaniques). Il s’agit d’un équipement ultra efficace, étonnant de simplicité, en outre parfaitement respectueux de l’environnement. Le système est composé de complexes musculaire, quadriceps et ischio-jambiers, et technique, skis et peaux de phoque (de synthèse le phoque) dialoguant entre eux en parfaite symbiose, l’ensemble étant mu via l’énergie produite naturellement par l’adénosine-triphosphate, plus couramment appelée ATP. Simple et efficace ! Il fallait y penser ! Rien de tel pour profiter de l’ivresse de la liberté. A nous les grands espaces, enfin libres de toute contrainte mécanisée ! Quelle joie et quel bonheur !...
A peine sortis de la télécabine, nous quittons le domaine skiable et glissons vers l’inconnu sous le regard parfois envieux, souvent médusé des adeptes du ski planplan. Bye bye les gars ! Profitez bien de vos pistes verglacées, bruyantes et surfréquentées !... Nous, on part vers le grand paradis blanc, au pays du silence, à la rencontre du gypaète barbu, du lagopède, du chocard à bec jaune, de la marmotte, du loup,  et … de l’ours blanc. !...
Et comme rien ne semble se produire dans les règles au cours de cette sortie, notre balade débutera cette fois par la descente. Environ quinze minutes de plaisir insouciant, pur et ébouriffant. Nous profitons de l’espace, jouant avec le relief, le rictus des jours heureux vissé au visage, exprimant nos chorégraphies plus ou moins heureuses néanmoins toujours généreuses, sur un tapis moquette immaculé plutôt tolérant. Car rien n’est gratuit en ce bas monde, ces quinze minutes de pur bonheur nous vaudront une bonne heure (bonheur) de remontée, le temps de profiter du décor exceptionnel magnifié par le jeu d’ombres allongées généreusement offert par le soleil rasant de ce début d’hiver. Certes plus exigeante en termes d’effort, nous apprécions néanmoins tout autant la phase ascendante. Une fois atteint le sommet, le timing nous autorise une ultime descente… Nous ne nous faisons pas prier. Le temps de dépeauter, et hop ! On y retourne !...
Moins de dénivelé positif au compteur comparativement au jour précédent, marquée du sceau « free rando », la journée fut en tout cas plus diverse et au final, au moins autant appréciée.

Animation de la balade ICI

Situation étrange que de se retrouver en contexte de printemps en ce début d'hiver. Etrange, certes, inquiétante forcément, la situation laisse perplexe. D'autant que pour les amateurs d’activités de plein air, il paraît bien difficile de ne pas apprécier secrètement le phénomène. La douceur a du bon, même au ski. Quel randonneur n'apprécierait pas les conditions de ski de printemps. Rappelons quand même qu'à l'origine, la randonnée à ski ne se pratiquait qu'à partir de fin mars, début avril. Vous l'aurez compris, en dépit, d'un contexte hors norme, ces deux jours se sont déroulés dans d'excellentes conditions. Il convient toutefois d'espérer que l'humanité réussira à trouver le chemin qui contrinbuera à aboutir sans trop tarder à la neutralité carbone. Sans quoi, il est fort à parier que le futur de nos descendances manquera singulièrement d'avenir...
Merci à Eric pour le choix de ses itinéraires. Un grand merci aux gérants du Chalet Esprit pour la remarquable qualité d'accueil . Et puis, merci... à nous !  Bah oui, merci à nous les participants pour notre concours dynamique et enthousiaste, et sans qui cette belle sortie n'aurait pas eu lieu d'être ...

 

A bientôt.
Chonch’
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Prochain événement Ski Tonic : 3 jours d'itinérance ski rando en Beaufortain à partir des Contamines
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