Reportage
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Il se dit que le luxe se limite à un sentiment mêlé de tentation et d’ostentation…
Le saviez-vous ? Le salon du Luxe 2019 prendra ses quartiers le 9 juillet à la salle Wagram à Paris… Ah bon, ça vous fait une belle jambe ?... J’apprends l’information sur ma radio préférée ce matin. Interviewé, l’organisateur de l’événement donne sa définition du luxe. « Un espace de tentation et d’ostentation ». Je trouve cette interprétation intéressante, et tout cela tellement essentiel, qu’il m’a paru pertinent de rebondir sur le sujet...
Nous concernant, il me semble que le concept de luxe apparait bien plus prosaïque. Si dans l’inconscient collectif populaire, la représentation du luxe peut être de se projeter propriétaire d’un manoir protégé d’une magnifique grille de ferronnerie d’art laissant transparaitre, au gré de sa subtile perméabilité, la rutilante Porsche négligemment garée devant l’escalier paysagé, si pour d’autres esprits plus complexes, et en dépit des conditions climatiques du moment, ce pourrait être « ne porter rien d’autre qu’un peu d’essence de Guerlain dans les cheveux », en rapport avec notre activité ski, plus simplement, le luxe consiste à savoir nous satisfaire des trésors saisis au vol que la nature nous offre parcimonieusement. Des surprises à la fois rares, somptueuses et intenses en partage de sensations et de joie. N’est-ce pas cela, le vrai luxe ? En toute simplicité ? Et l’événement que nous venons de vivre cadre parfaitement avec le principe…
A ce stade de la saison, les sorties se succèdent mais ne se ressemblent pas. La précédente ne brillait pas par la qualité de neige. Le terrain était dur, soufflé, glacé, exigeant. Celle-ci, tout le contraire. Et pour mieux marquer la nuance, je me permettrai une parabole cinématographique. Glisser à la Grave il y a trois semaines ressemblait plutôt à tenter des prises de carres sur le crâne de Yul Brynner dans Taras Bulba. Vous voyez un peu la scène ? Pour l’événement qui nous concerne aujourd’hui, on s’en est pris plein les narines. C’était plutôt Al Pacino (Tony Montana) en plein déclin dans Scarface, hirsute, la cravate de travers, les yeux injectés, vautré dans des montagnes de poudre blanche… Pour nous, tout pareil ! Les mêmes effets en apparence, les risques du milieu, sanitaires et judiciaires en moins!... Vous situez mieux désormais ?
De la neige à ne plus trop savoir qu’en faire. A profusion, légère, profonde, facile à manœuvrer. La belle était ô combien tentante. Mais gaf, pas touche!... M'enfin ?! Contagieuse ? Vous n'y êtes pas, mon vieux ! Mais plutôt un bon 5/5 sur l’échelle des risques d’avalanches, annonçant ainsi une quasi certaine fin de vie coffrés dès lors que vous oseriez poser un ski en terrain exposé (+ de 30% de pente découverte, ou évolution en aval de zones chargées et instables)… Gasp, Argh, etc,…!
Heureusement David, notre guide, en grand alpino-alchimiste (à ne surtout pas confondre avec Lapino-alchimiste, voire avec la chino-alpiniste...), est reconnu pour sa capacité à transformer une situation délicate en or. C’est ainsi que nous avons quelque peu dévoyé le thème de notre sortie, tout au moins pour le samedi au cours duquel, le freeride à proximité du domaine de la Clusaz aura constitué l’essentiel du programme de la journée. Notre terrain de jeu: Le massif de l'Aiguille, avec notamment la Combe des Juments. Super! Magique! Extraordinaire! Ahurissant! Prodigieux! Fabuleux! Fantastique! Pharamineux! Phénoménal! Farabuleux! Ahurinaire! Extraordissant! Prodigique! Magieux!... ou plus simplement, en deux mots: « Vachement bien! »… Dans ces quantités de neige inhabituelles, les glisseurs prenaient des allures de comètes. Ils filaient avec célérité dessinant une trajectoire sinusoïdale spectaculaire, pas toujours bien maitrisée. L’abondant panache blanc qui les suivaient ne dévoilait d’eux à peine le pompon du bonnet si tant est que celui-ci exista et fut de couleur contrastée avec le milieu. Magnifique en tant que spectateur, la scène était encore bien plus intense à vivre de l’intérieur. L’exercice prenait encore plus d’intérêt lorsqu’il fut pratiqué en forêt. Dans ces conditions, il convenait de rester vigilant. La végétation est fourbe en ces contrées sauvages. Il n’est pas rare d’observer un sapin brusquement traverser en dehors des clous. Sans prévenir! Et là, sachez cher lecteur, que le code du hors piste est clair: Le skieur est toujours responsable ! C’est ainsi, au cours d’une de ses descentes effrénées, que nous avions perdu de vue Christophe durant de longues secondes, noyé dans son interminable panache de neige aérosol. Nous commencions a sentir l’inquiétude monter lorsque subitement, nous avons de nouveau pu le localiser au moment précis où, bien en contre-bas, sa trajectoire à coupé celle d’un sapin. Les soudains et furtifs mouvements d’oscillation du malheureux résineux étaient sans appel ! Il y avait bien eu collision ! "La vache !" lachais-je alors... Heureusement, il y a eu plus de rires que de mal !...
Histoire de ne pas avoir porté inutilement les peaux, le programme de la journée s’est achevé par une modeste néanmoins agréable ascension jusqu'au sommet de l'Aiguille.
Le programme de dimanche s'est concentré sur une randonnée dans le secteur de Manigod. Départ du lieu dit La Gutary. Ascension sympathique de 700 m de dénivelé positif en forêt, en principe protégée de tout risque d’avalanche. La redescente fut à l’image de ce que nous avions vécu la veille en forêt. N’en ayant plus en réserve, je ferai cette fois l’impasse des qualificatifs.
En conclusion, et en n’exagérant pas plus qu’à mon habitude, voilà comment à partir d’une situation presque désespérée, nous en sommes venus à vivre l’une des sorties des plus intense que nous ayons vécues jusqu’alors… Si ça ce n’est pas du luxe !? La section ski Oxygène PSA exposante à la salle Wagram en juillet 2019 ? On y songe!...
Encore merci à David notre guide sans qui notre séjour se serait limité à la pratique du ski sur le domaine sécurisé de La Clusaz, bel espace au demeurant. Merci à tous les participants pour leur… participation (c’est bien là le rôle du participant, non ? Bon, alors !...).
A très bientôt.
Chonch’
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