Reportage

Ski

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Randonnée à La Clusaz janvier 2021

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Une entrée en matière qui s’est fait attendre …

 

A moins de sortir d’un long coma ou de souffrir d’une pathologie neurodégénérative avancée, personne n’ignore le caractère particulier de la période que nous vivons aujourd’hui, depuis bientôt un an. Mais à en prendre de la hauteur et du recul, on en tomberait de sa chaise (Restons quand-même vigilants en toutes circonstances !), tant la situation apparaît toujours aussi surréaliste.

C’est un bien curieux épisode que nous vivons. En un temps record, un mystérieux agent contaminant, bien qu’infinitésimal, est parvenu à faire durablement trembler l'humanité toute entière et à en figer l’activité ... A l'échelle planétaire, sans que l’on puisse prédire la fin du désastre, l'économie est à genoux, pour certaines catégories d'âge, la mort rôde, la crainte des restrictions de liberté taraude les consciences, l’inquiétude de perdre son emploi ronge les esprits, l’avenir reste incertain, les épisodes de confinement, les couvre-feux s’enchainent, le travail à distance se développe, les contraintes sanitaires règnent, vidant de leur substance les relations sociales, anéantissant la vie culturelle, sportive et limitant à leur plus simple expression l’accès aux loisirs, aux voyages, les projets d’avenir, énergie, optimisme et joie de vivre ... Tableau cataclysmique ! …

Pourtant, en dépit de vents contraires, certains bravent les éléments, refusent la morosité et persistent à proposer  un programme aux promesses bordées d’effluences de liberté, d’espace, de sensations fortes, de brise dans les cheveux (pour ceux qui ont la chance d’en porter encore), de partage, de convivialité, de passion. Ainsi, comme beaucoup d’autres, les sections sportives et culturelles Oxygènes PSA œuvrent laborieusement pour survivre à la crise, susciter dans la mesure du possible, envie et passion. La section ski ne fait pas exception.  Vend-elle de l’illusion ? Un peu sans doute, mais pas seulement. Dans ce dédale de reports et d’annulations d’évènements sportifs et de loisir, nous sommes parvenus à réaliser une sortie ski (« pour vous, ce n’est pas grand-chose, mais pour nous, ça veut dire beaucoup » chantait France Gall avec beaucoup de conviction en évoquant son pote qui jouait du piano debout …) et gardons l’espoir d’en concrétiser un certain nombre encore. Peu importe la non remise en service des remontées mécaniques . Initialement prévue sur le thème du freeride, la sortie programmée à La Clusaz, s’est transformée en randonnée à skis. Et quelles qu’en soient les contraintes, notamment liées au couvre-feu, la frustration sportive et l’incertitude du lendemain nous ont tous motivés à faire fi des inconvénients imposés par la situation de crise, pour répondre à l’appel et nous satisfaire de l’essentiel.

Notre point de chute situé à Manigod, proche du col de Fry, à quelques encablures de la Clusaz, était le chalet d’exception le Kookaboora. De structure traditionnelle et bâti dans les règles, le chalet est très accueillant, offrant  espace, confort, authenticité, convivialité, vue incomparable sur le massif , et … jacuzzi. L’endroit est si agréable, qu’il pourrait à lui seul, concentrer l’intérêt exclusif de la sortie.

Depuis Noël, les chutes de neige régulières et les températures restées basses sur l’ensemble des massifs ont permis la constitution de conditions de terrain globalement bonnes. Sans y être abondant, l’enneigement est suffisant. La neige est légère et manœuvrante. Un terrain d’évolution très satisfaisant pour la période, que nous avons été invité à fouler de nos skis à la descente, … comme à la montée.

L’encadrement était assuré par Fred dit « D’Jo L’Perfo », car connu pour ces nombreuses ouvertures de voies d’escalade dans le Briançonnais (et sans doute ailleurs), dont la nonchalance apparente n’a d’égal  que la  sérénité, la compétence et le professionnalisme qu’elle masque avantageusement. Des conditions d’agrément et de sécurité qui laisseront le champ libre au plaisir intense de profiter enfin de l’espace et du décor grandiose des Aravis. Embarquons alors à bord de nos lattes carbone à poils mohair et laissons-nous filer, mus  par la simple énergie de la motivation, laissant s’exprimer librement et simplement  nos velléités contemplatives… C’est bien ainsi que peut se décrire le bonheur de la progression à skis de randonnée. Surtout lorsque l’on a vécu la frustration résultant d’une saison blanche.

Profitant de conditions de temps honorables, c’est alors à bord de nos performants  véhicules carbone à poil ras que nous avons pu savourer les deux magnifiques itinéraires proposés par notre guide. Respectivement Pointe de la Blonnière et Pointe du Merdassier (souvent confondu avec l’épron de la « Merdouillasse ») avec environ chacune 1200 m de D+.  Compte-tenu d’un couvre-feu à respecter, autrement dit l’obligation d’un retour au domicile à 20 heures au plus tard, l’horaire de départ de la randonnée du dimanche a été anticipé. Il s’agissait de pouvoir reprendre la voiture pour la région parisienne vers 13h30. C’était sans compter le véritable traquenard très gentiment tendu par Didi, le propriétaire du Kookaboora, qui, souhaitant nous faire profiter de conditions climatiques exceptionnelles, nous avait préparé un mémorable pique-nique sur la terrasse face au massif. Moments magiques, mais chronophages. Cerise sur le gâteau certes, mais qui aurait pu nous coûter une prune, dès lors que l’horaire que nous nous étions fixé n’a pu être tenu… Et ce n’est pas en racontant des salades aux représentants de l’ordre, fussent-elles de fruits,  que nous aurions pu échapper à la sanction. Rassurez-vous nous sommes tous rentrés chez nous sans encombre.

En dépit de conditions d’organisation un peu complexes, nous garderons tous un excellent souvenir de cette sortie. L’avenir reste incertain. Variant Anglais, Sud Africain, Brésilien, troisième vague ? Reconfinement ? On en parle. On le redoute. Une certitude, ce qui est pris n’est plus à prendre. Bien aidée par la qualité d’accueil exceptionnelle de Didi, l’encadrement top de Fred, la joie et la bonne humeur des participants, de bonnes conditions de terrain, une météo appréciable, cette sortie a pu être réalisée. Et plus que cela, elle fut une véritable réussite. Un grand merci à tous.

Lecteurs assidus, nous vous donnons rendez-vous juste après notre prochaine sortie ski. Vous lirez alors prochainement le détail de la stratégie qui nous aura permis de composer avec la contrainte du couvre-feu 18 heures !... De plus en plus fort ! …

 

A bientôt.
Chonch’

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